Le Repenti - Chapitre 1/2

Encre de voilier
Fictions de toute sorte, pour jeter l'encre vers les terres de l'imagination.
Par 
Matéo Parent
 & 
, le 
8/5/21

Dans un coin de forêt des Cévennes, à la lisière des Causses, le pépiement des oiseaux couvrait la marche d’un randonneur dont les pieds tapaient le sol avec la régularité d’une montre suisse. Les dents serrées sous une mâchoire carrée, ses yeux bruns absorbés par l’effort, il avançait, dépliant ses jambes massives comme un automate. On ne savait pas, au juste, s’il empruntait un chemin ou s’il se contentait d’en tailler un dans les ronces et les fougères qui fouettaient ses jambes nues. De toute façon, vu ses dimensions, il aurait fait passer n’importe quelle route pour un sentier. Sa carrure noueuse et imposante semblait se confondre avec les troncs des chênes centenaires qui encadraient sa marche. On entendait de temps à autre le lointain chuintement d’une voiture qui passait sur la nationale. Personne n’avait croisé sa route aujourd’hui, tant le coin était éloigné des lieux où affluaient les touristes en cette fin juillet. 


A quelques minutes de marche de là, dans une clairière, un rayon de soleil orangé caressait la nuque d’un homme de taille modeste, dont le corps mince était drapé d’une soutane grise. Les yeux fermés, assis sur un banc sommaire - une planche posée sur deux pierres -, il méditait. Quatre murs éventrés, recouverts de lichen, encadraient l’installation.

Il venait de relever la tête de sa Bible ouverte sur ses genoux, et écoutait Dieu à travers le chant des oiseaux. Frère Christophe (il fallait qu’il s’y fasse, c’est comme ça qu’on l’appellerait bientôt) venait tout juste de finir sa prière du soir. Il sortit de sa poche une montre au bracelet élimé, auquel il jeta un coup d’oeil. 20h14. Il soupira. Dans un monastère (un vrai monastère), les moines mangeaient à heures fixes. Il rechignait chaque soir à interrompre ce moment béni où il venait prendre des forces auprès du Seigneur. Il avait le même problème chaque midi. Pour lui, cela n’avait pas grand sens d’interrompre la nourriture de l’âme pour celle du corps. Son index tapota nerveusement sur le livre Saint qu’il tenait dans sa main. 

Dans les autres monastères, certains moines abandonnaient le Royaume de Dieu avant les autres pour prévenir leurs confrères. Mais qui voudrait bien s’acquitter de cette tâche ingrate? Claquement de doigts clérical. Une cloche. Pourquoi n’y avait-il pas pensé avant ? Voilà ce qui manquait à ce monastère en devenir : un clocher automatique, qui sonne l’heure du diner. Pas une grosse cloche, cela attirerait l’attention, et puis les touristes afflueraient comme des mouches (il avait horreur des monastère à visiter, entrée et retraite spirituelle payante, cela donnait des airs de Disneyland catho). Une petite cloche. Oui, une petite cloche serait très bien. Il la mettrait au coin du cloître, pour faire monastère. 

Les deux doigts qui tenaient sa Bible contre sa paume glissèrent sur la couverture. Il ramassa l’ouvrage tombé à terre. En se redressant, il faillit ne pas remarquer la montagne qui l’observait —il fallait que ce soit une montagne, vu les dimensions, quoiqu’elle avait une paire d’yeux—. La voyant, il sursauta, et envoya sa Bible mordre la poussière une seconde fois. Il ne remarqua pas le bref mouvement de recul du marcheur à la carrure d’armoire. Il restèrent ainsi quelques secondes debout sans parler, face à face, tous deux surpris de la présence de l’autre dans ce coin reculé de la forêt.

- Bonsoir !, lança Christophe du ton faussement enjoué du vendeur qui reçoit son premier client de la journée.

- Bonsoir monsieur, répondit la Montagne. Sa voix grave et profonde semblait sortir de tout soncorps. Christophe n’avait pas entendu beaucoup de contrebasses dans sa vie, mais les fréquences lui semblaient similaires. 

- Vous avez prévu de rester ici les prochains jours ? demanda le nouveau venu, promenant un regard circulaire sur l’habit de moine, le livre laissé à terre, une casserole en fer-blanc posée sur un réchaud à gaz, les pierres blanches qui jonchaient l’endroit, et une petite voiture rouge, garée à côté, qui complétait cet étrange tableau. Christophe répondit précipitamment :

- Oui oui, enfin non, je ne bougerais pas d’ici ces prochains jours, et même pas ces prochaines années. Enfin sauf pour faire les courses, bien entendu, tout le monde a besoin de courses, enfin de manger, mais rassurez-vous, j’ai déjà assez de nourriture pour un mois. Un mois et demi, si je suis économe. 

L’autre parut se détendre. Christophe reprit son souffle et ses esprits. D’une voix plus douce, il demanda : 

- Je dois avouer que je suis étonné de vous voir ici. Je pensais rester seul, enfin pour l’instant. En deux semaines, je n’ai croisé personne. 

- J’ai croisé personne non plus, répondit l’autre de son timbre puissant. 

Nouveau blanc. La voix de basson demanda : 

- Vous faites du camping ? 

- Je… Non, non, pas du tout, j’étais en train de prier. 

Froncement de sourcils. 

- Je savais pas que les prêtres priaient dans la forêt.

- Je ne suis pas prêtre. Enfin, je n’ai pas été ordonné. Mon campement est un peu… rustique pour l’instant, mais j’aurais bientôt de quoi dormir au chaud, quand tout sera construit.

Il ramassa sa Bible et dit timidement :  

- Je souhaiterais faire de cet endroit un monastère. Pour l’instant, je fais des plans et je calcule combien cela va coûter. J’ai eu le permis de construire de la mairie hier. 

Christophe vit l’air dubitatif du géant. 

- Je sais que ce n’est pas commun, mais je serais ravi de tout vous expliquer. Vous avez faim? J’allais manger, je partagerais volontiers mon repas avec vous. Ce n’est pas grand chose, mais c’est chaud et je crois que c’est prêt. Je m’étais promis de n’accueillir personne jusqu'à la fin de la construction, mais c’est si exceptionnel de croiser quelqu’un ici… Ça se fête, non? 

Ses yeux se firent pétillants. Le nouveau venu parut hésiter, en tout cas il ne répondit pas immé-diatement. Il lâcha finalement :

- Merci pour votre invitation.

- Tout le plaisir est pour moi, enchaîna Christophe. Si vous le voulez, nous pouvons prier ensemble après manger, ou simplement discuter si vous n’avez pas l’habitude de vous recueillir auprès du Seigneur — ce que je peux comprendre. 

- Je serais vraiment pas contre votre proposition, dit le nouveau venu, dont le visage s’ouvrait peu à peu. Je devais aller chez un ami à moi à pied, mais mon téléphone a plus de batterie et je crois que je me suis un peu perdu dans les petits sentiers. 

Christophe se fit la remarque que n’importe quel sentier aurait paru petit si on le mettait dedans, mais il n’osa pas le dire à voix haute.

- Ça vous embêterais que je le charge dans la voiture ? Je pourrais partir après le repas. 

- Pas de problème, allez-y. J’ai un chargeur et un adaptateur allume-cigare dans la boite à gants, regardez si ça marche avec votre téléphone. Les clés sont sous la grosse pierre derrière le pneu arrière. 

Christophe regarda avec une dévotion paternelle son tout premier invité, qui se dirigeait vers sa voiture. Il tourna son regard vers le soleil, dont la lumière se noyait doucement sous la cime des arbres. Ému, il jeta un regard nouveau sur les ruines qui l’entouraient, visualisant avec netteté la cloche qui —il en était convaincu— sonnerait dans quelques mois le repas du soir. Il alla ajouter des patates et des carottes dans le bouillon qui mijotait pendant sa prière. Ceci fait, il se dirigea vers sa voiture, l’autre ne donnant pas signe de vie. Il aperçut à travers le pare-brise la silhouette massive penchée sur l’écran de son téléphone. 

- Ça fonctionne ? lança Christophe à quelques mètres du véhicule. 

Le regard de la Montagne était absorbé par l’écran tactile qu’il tenait dans sa main. 

- Votre câble marche, merci à vous, répondit-il d’un air distrait.

Il leva les yeux vers le pare-brise d’un air préoccupé. Christophe relança: 

- Vous êtes sûr que ça va? Vous avez un souci avec votre ami?

Silence. Nouvelle hésitation. L’invité ouvrit la portière et sortit (difficilement) de la petite voiture. 

- Oui, je crois qu’il pourra pas m’héberger cette nuit. Ça vous embêterait que je reste ici pour dormir ? J’ai pas de matériel mais je suis pas difficile, juste un endroit où y’a un peu de mousse, ce sera bien. Si vous avez. Et si je vous dérange pas, bien sûr. 

Christophe se perdit dans des balbutiements qui firent prendre à ses joues un teint rosé. 

-Je… c’est que personne n’a jamais… enfin je ne suis pas forcément con- je… je vous accueille volontiers. Oui, bien sûr, je vous accueille volontiers, répéta-t-il comme pour s’en convaincre lui-même. 

- Merci. 

Dix minutes plus tard, chacun était en tailleur devant une assiette en fer-blanc, dont s’échappait une appétissante fumée. La Montagne enfournait avec passion des pelletées de nourriture dans sa large bouche. 

- Eh, bien, comme vous y allez, dit Christophe. J’en ai ajouté pour une personne, j’aurais du me douter que vous mangeriez pour deux. 

Il avalèrent quelques bouchées en silence. 

- Je vous avais promis quelques explications, dit le clerc, mais je crains que l’histoire ne soit triste. Vous la voulez tout de même ? 

La Montagne, la bouche pleine, plia son large cou en faisant « oui » de la tête.  

- Êtes-vous croyant? demanda Christophe.

- Non.

- Voyez-vous, je ne l’étais pas non plus il y a quelques années. J’ai pourtant été baptisé, comme mes frères avant moi, j’ai assisté à toutes les messes de noël et de Pâques. Je me suis toujours profondément ennuyé. 

Froncement de sourcils de la Montagne, dont la dernière fournée du repas s’était stoppée tempo-rairement juste avant la bouche. 

- A peu près rien ne me prédestinait à finir moine. Ce n’est pas comme si j’étais moine, mais j’essaie. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, mon rêve, c’est de fonder une communauté religieuse dans ce lieu. Depuis que je suis ici, je tente de respecter le rythme d’un monastère. Prière matin, après-midi et soir, étude de la Bible, vie pratique —cuisine, ménage, ravitaillement. J’ai le projet d’aménager un potager, et puis je tente de planifier la vie avec de futurs Frères.

Il balaya de la main les murs éventrés et les pierres pleines de mousse.

- Je suis tombé là-dessus lors d’une balade en forêt avec ma femme. Personne n’y va car le coin est plutôt moche par rapport au reste des Cévennes, pas loin de la nationale et bordé par des champs sans intérêt. À l’époque, on s’était perdu, un peu comme vous quand vous êtes arrivé. On a trouvé le coin magique, sacré, hors du temps. Des gens du village d’à côté m’ont dit récemment que c’était un ancien lieu religieux fondé au XVIe siècle par des moines qui fuyaient les guerres de religion.

Son visage s’animait peu à peu, les joues colorées par le repas chaud et les souvenirs qu’il puisait du fond de sa mémoire. 

- Ma … ma femme non plus ne croyait pas en Dieu à l’époque. On en riait, parfois. Quelle connerie de penser qu’un seul être a le pouvoir de créer l’univers, de décider du sort des hommes, de pouvoir être partout tout le temps, sans réussir à palier à la misère du monde. Ma femme était persuadée que les croyants n’avaient rien compris à la vie, toute religion confondue.

La Montagne détacha son regard de l’assiette qu’il avait fini de siphonner :

- Elle s’est convertie également ? 

- Si on veut. Pour moi, oui. C’est en tout cas grâce à elle que Dieu m’accompagne aujourd’hui. 

Court silence meublé par les oiseaux. Murmure d’une voiture au loin. L’invité n’osa pas relancer. Christophe reprit d’un air grave : 

- Elle est morte, il y a deux ans environ. J’ai longtemps été persuadé que c’est moi qui l’avait tuée. 

La Montagne ouvrit légèrement la bouche et resta silencieux, encaissant l’annonce.

- Pardon, ce n’est peut-être pas le lieu ni l’endroit pour raconter tout ça. 

- Qu’est-ce qui s’est passé ? 

Christophe leva la tête vers le visage qui lui faisait face. Il s’attendait à y trouver un regard rempli d’une vague empathie, celui qui accompagne habituellement les « je suis désolé » lorsque l’on évoque un décès, ou éventuellement de la gêne. Pourtant, durant les deux secondes où il planta son regard dans celui de l’autre, difficile à soutenir car soudain plus intense, il crut déceler les traces d’une douleur sourde. La Montagne était totalement immobile, le dos légèrement penché en avant, comme s’il souhaitait maintenant boire chaque mot du clerc. 

- Elle était enceinte de huit mois et deux jours. Je travaillais toujours, me disant que j’allais poser quelques jours de congés pour être avec elle après l’accouchement. En attendant, j’essayais d’être auprès d’elle dès que le pouvais. Je travaillais dans une entreprise, j’avais un séminaire de formation sur des sujets pas très importants, je ne voulais pas y aller. J’y ai assisté quand même, pour me faire bien voir de mon patron, pour que ça aille bien au travail et qu’on reste à l’abri des soucis financiers. Ironique, quand on y pense. Je l’ai fait pour lui et ça les a tué tous les deux. J’étais parti il y a quatre jours quand j’ai reçu un appel de l’hôpital. Ma femme était dans le coma, ils ont essayé de l’opérer pour faire vivre l’enfant, mais c’était trop tôt. Elle est décédée le jour d’après, l’enfant deux jours plus tard. Naissance prématurée. On ne sait pas exactement à quoi c’est du, les médecins pensent qu’elle est tombée et que ça a déclenché l’accouchement, ça arrive parfois. Ce sont des gens dans la rue qui l’ont entendu crier par la fenêtre, les voisins n’étaient pas là. En rentrant, ils ont vu le salon retourné, et elle par terre qui appelait au secours. J’ai retrouvé plus tard son téléphone, il était tombé derrière une étagère. Les médecins ont dit qu’ils auraient eu plus de chance de les sauver si la prise en charge avait été immédiate. Il était vingt heures. Un jour normal, je sais rentré du travail depuis minimum une demi-heure, et j’aurais été là pour appeler les pompiers. C’est ce que j’ai passé mon temps à me répéter les mois suivants, à m’en vriller la tête. J’aurais du être là. J’aurais du être là. J’aurais du être là. 

Les yeux de l’invité brillaient dans la nuit qui tombait. 

- Après son décès, je ne me suis pas réfugié dans l’alcool mais dans l’Église. Littéralement. Je ne sais pas d’où c’est venu, j’avais sans doute besoin d’une présence, d’une explication. J’étais sur un banc de la paroisse de ma ville, de huit heures à vingt-deux, à lire comme un obsessionnel tous les passages de la Bible sur le péché, en me répétant à en vomir : j’aurais dû être là. J’aurais du être là. J’aurais du être là. Le prêtre de la paroisse, qui commençait à me connaitre, venait discuter avec moi tous les jours. Je lui parlais beaucoup au début, de mon histoire, ma culpabilité, et la tendance s’est peu à peu inversée. Il avait une vision assez progressiste. « Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même. » Il m’a dit cette phrase de Saint-Paul lors de notre première rencontre, et me demandait tous les soirs en fermant l'église : « Vous êtes-vous pardonné davantage aujourd’hui, Christophe? » J’ai mené cette vie, absorbé dans les Écritures, pendant 6 mois. Je ne mangeais quasiment pas, je voyais très peu d’amis. Ils me rappelaient ma femme. J’ai quitté mon boulot. Je priais chaque jour, de plus en plus. Je lisais et relisais chaque passage de la Bible, puis j’ai enchaîné sur les interprétations et des textes de personnalités religieuses. Je ne saurais pas trop l’expliquer, mais je sentais que mon cœur s’ouvrait à Dieu, qu’il me rendait la moindre parcelle d’amour que je lui donnais. Une nuit, j’ai rêvé d’un lieu rempli de paix au milieu d’une forêt et d’une communauté. Je m’y sentais parfaitement à ma place. Au matin, ce coin est remonté du fond de mes souvenirs. J’y suis retourné, et nous voilà, cela fait deux semaines que je prépare ma rentrée un peu atypique. 

Christophe hasarda un regard vers son invité, dont la tête faisait face au sol. 

- Pardon, je vous embête peut-être avec mes histoires. Ce n’est pas très joyeux, je vous avais prévenu. 

Une voix rauque et cassée, qui tirait davantage sur le violoncelle désaccordé, demanda :

- Vous vous êtes pardonné ? 

- Pardon ? 

La Montagne redressa sa tête. Des lueurs dansaient dans ses yeux humides. Il redressa son buste, campa son regard dans ceux du moine et haussa son timbre de voix :

- Est-ce que vous vous êtes pardonné ? 

La question, que la Montagne avait presque crié, fit résonner la poitrine de Christophe, qui marqua un mouvement de recul, et fuir quelques oiseaux qui s’envolèrent dans la voute sombre du ciel. Le clerc soutint le regard de l’autre.

- En partie. Je m’en veux encore, et je pense que la douleur de ne plus avoir ma femme ici-bas ne s’effacera jamais totalement. Je panse mes plaies à travers la prière. « Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Il souligna cette dernière phrase en montrant sa Bible du doigt.

- Je tente d’appliquer cette sagesse à moi-même. 

L’invité détourna le regard et passa une main sur ses yeux. Il bredouilla quelque chose sur son envie d’aller aux toilettes et s’éloigna. Christophe n’avait pas raconté son histoire à beaucoup de gens et, bien qu’elle soit tragique, il ne s’attendait pas à produire cet effet-là. Mais son deuil faisait partie de sa conversion, et donc de son monastère. La Montagne était peut-être lui-même dans une mauvaise passe, qui sait. Il n’osait pas trop demander. Et puis il l’avait prévenu. Il se leva pour faire la vaisselle de l’autre côté du campement.


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