Le confinement, c’était pas de la rigolade, et c’est bien dommage. Pour ramener quelques sourires et affûter nos plumes, on a créé avec une dizaine d’ami·es le confinement comedy club.
Le défi : écrire chaque semaine un set de stand-up (potable de préférence), en une heure, sur un sujet tiré au hasard. Puis le répéter entre nous, en visio (eh oui, c’était l’époque). Et bien se marrer en le faisant.
Je trouve ça super gratifiant, le principe même d’anniversaire. Tous tes potes et ta famille te le souhaitent, genre ils sont contents que tu sois né. Heureusement d’ailleurs que c’est une fête, et qu’on analyse pas rationnellement à chaque fois comme une sorte de compte-rendu annuel. Ma mère pourrait me dire un truc comme :
« Alors Matéo, cette année, on ne fêtera pas ton anniversaire. On se rappelle notamment cette fois ou tu as prétexté avoir le Covid pour ne pas venir à une réunion de famille. On a décidé que ta naissance n’était pas une si bonne nouvelle que ça. Ce soir c’est pas pâte carbo, c’est pâte à l’eau, et pas de cadeau. »
Moi, à chaque fois que c’est mon anniversaire j’ai l’impression d’avoir eu du mérite, quand on me dit « bon anniversaire » j’ai l’impression qu’on me serre la main et qu’on me dit « bravo d’exister, ta mère nous a fait un chouette cadeau en accouchant ».
Je pense qu’il faudrait pousser le délire beaucoup plus loin. Ce serait cool que ça se voie sur ta gueule ou tes vêtements, porter un petit pin’s par exemple, et que chaque personne puisse t’arrêter dans la rue comme si t’étais connu, genre :
« Excusez-moi, je peux vous serrer la main ? Je vous souhaite un très joyeux anniversaire. »
Les commerçants t’offriraient des trucs gratos, dans le métro les gens se concerteraient pour te le chanter…
Y’a un type pour qui on fait ça tous les ans, c’est Jésus. Le melon du gars… Sous prétexte que son bouquin a un peu cartonné, tout le monde fête son anniv :
Et vas-y que je te mets de la chanson à fond dans les marchés, et vas-y que je vend un rein pour acheter des cadeaux à toute ma famille, et vas-y que je prends des photos sur les genoux d’un gros type barbu au centre commercial.
Vu le nombre de morts-nés à l’époque, c’est vrai que sa naissance est déjà un miracle, mais enfin trois rois pour un menuisier, c’est un peu abusé. Enfin, ça arrange surement certains prêtres de pouvoir mettre la statue d’un petit enfant juste à côté de leur lit.
J’aimerais qu’on parle d’un autre truc glauque : les anniversaire de mort. Non sérieux, fêter la mort de quelqu’un. En plus la plupart du temps c’est des gens qui ont fait des trucs positifs pour l’humanité !
La semaine dernière sur internet, y’avait des petits dessins d’éprouvette au lieu du logo de Google. J’ai cliqué, c’était marqué : Marie Curie est morte il y a 125 ans. Franchement, au lieu de fêter le dernier jour de son cancer, on pourrait trouver un concept un peu plus sympa.
Comme fêter la date où elle a découvert le radium. Ce serait un peu l’anniversaire de la radioactivité.
Après y avoir un peu réfléchi, je me suis dit que ce serait un peu moins sympa à fêter pour les japonais.
Perso, je refuse qu’on fête ma mort. Sauf si c’est pour en faire un jour férié. Filer des congés payés à 66 millions de français pour le simple fait d’avoir existé, c’est quand même un beau truc à laisser derrière soi.
Plutôt Octogone, cage de combat libre, ou hexagone, symbole de notre beau pays ? Un texte tiré d'un concours d'éloquence, qui mobilise une argumentation tirée par les cheveux, des jeux de mots et des jolies phrases (en tout cas, j'ai essayé).
Pour un concours d'éloquence, je me suis penché sur cette question qui secoue l'humanité et le monde romanesque depuis pas mal de temps. Une argumentation tirée par les cheveux, saupoudrée d'humour potache.
