Ville = <3

Labo à encres
Textes poétiques et expérimentations, pour le plaisir de jouer avec les mots.
Par 
Matéo Parent
 & 
, le 
10/22/23

Au détour d’une pensée, marchant sur les pavés délavés de Berlin je me suis dit que les villes sont comme des amoureuses 

(Ou des amoureux, chacun fait ce qu’il veut)


Ou bien un membre de sa famille comme

Une relation primaire qui sera toujours là


Une ville un village c’est comme des parents, on naît toujours dedans, avec, autour.

Et puis un jour on la quitte pour d’autres


On veut sa propre ville, on y rêve on nous en a parlé au détour d’une conversation, 

Pour étudier ou juste pour 

partir 


Connue de tous comme une personnalité publique la grosse ville la capitale ou bien non, inconnue au bataillon, ou peut-être vieille ville, jeune ville, ville de niche riche célèbre pauvre


Une ville, on se met dedans, et puis c’est elle qui fait sa place au-dedans de nous. 


Comme un amoureux, ou une amoureuse, la ville ouvre de nouveaux horizons. On démarre grâce à elle de la danse de la boxe la couture la natation ou tout à la fois et tout d’un coup on n’a plus envie d’arrêter, elle nous a donné l’énergie l’envie le souffle de l’enthousiasme rendu constant. 


On s’y est posé, mais elle nous a mis en mouvement.


Je jette ma pièce dans l’eau de la fontaine, au centre du centre-ville, au creux du bronze j’ai chuchoté un voeu, la ville m’entend je le jurerais ;

Elle et moi on s’aime.


Et puis elle nous fait rencontrer un paquet de monde. 

Des jeunes, vieux, des accoudés au troquet, des debout dans le tramway, des qui font la bise pour la première fois et qui seront de bons amis, des qu’on va vite détester, des qui vont rester pour toujours dans nos vies.


Ou bien parfois une petite escale en vacances et le coup de foudre paf dans la gueule tu t’y attendais pas, on s’y sent immédiatement bien un truc inexplicable, qui monte dans le ventre, le truc des livres et des films, on veut l’expliquer alors : peut-être son physique sa beauté, une odeur, un murmure rassurant qui monte d’une place piétonne, et il ne reste pas grand chose d’autre à faire que

Se retrouver et 

se projeter ensemble.


Je jette ma pièce dans l’eau de la fontaine, au centre du centre-ville, au creux du bronze j’ai chuchoté un voeu, la ville m’entend je le jurerais ;

Elle et moi on s’aime.


Il y a les histoires de vacances,

Amour d’été,

Premiers amours adolescents ou escapades d’adultes
On savait depuis le début ça ne pouvait pas durer entre nous, mais on voulait y croire, on s’est un peu menti à nous-même et un peu à elle, parce que c’est doux de penser que demain n’existera jamais, qu’il suffit d’un peu de volonté pour repousser la tristesse 

On a connu ensemble le soleil du soir sur les falaises mais pas les orages de l’hiver,

La nostalgie de la rentrée éteindra le feu de paille, 

On l’idéalise, et c’est beau.


Parfois on visite des gens des lieux, on se demande si on a choisi la bonne ville

On démarre la litanie des « si » la tête tourne

Et si j’habitais ailleurs

Et si 

Et si ce que je fais était un peu tout pareil mais pas ici

On a des envies d’ailleurs

Et si je faisais un pas de côté ou bien

Le grand plongeon

Et si la vie était plus belle plus exaltante tout simplement mieux de l’autre côté de la mer par ici, ou dans les montagne par là-bas, ou bien ce que j’ai vu sur les vidéo loin en avion dans les tropiques les eaux turquoises 

Et si et si et si 

Ça tourne en boucle ça tournoie on caresse l’ivresse des fantasmes

Jusqu’à sauter le pas,

Ou pas.


Et puis, il y en a qui sont allergiques aux villes, aux villages, aux maisons, allergiques aux ancres et aux racines, ils elles préfèrent la route, les sauts de puce et les voiliers qui voguent, le roulis le vent sont la condition de leur énergie

On ne sait pas, au juste, s’il s’agit d’une vaste et longue fuite, ou au contraire de la conquête d’une liberté primaire qui sommeille en chacun de nous. 


Moi les villes, j’aime les arpenter et les prendre en photo, 

J’aime jongler en-dedans de moi avec le rêve de m’y installer, 

Car ça me fait profiter encore plus de la douceur

De rentrer chez moi.

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